Les cibles de l’ODD5 portent sur l’élimination de toute discrimination à l’égard des femmes et des filles et la garantie de participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction, à tous les niveaux décisionnels, de la vie politique, économique et publique. Cinq axes stratégiques ont été identifiées par le gouvernement : (i) réduire la pauvreté en milieu féminin ; (ii) renforcer les capacités de la femme ; (iii) améliorer les conditions de vie ; (iv) Promouvoir ses droits et devoirs et (v) vulgariser l’approche genre dans tous les domaines de la vie. Cette présentation vise à faire une évaluation de ces axes stratégiques en mettant en rapport les hommes et les femmes sur le plan social, économique et politique. Les sources de données sont secondaires et proviennent pour l’essentiel des rapports d’enquêtes statistiques et des annuaires statistiques sectoriels.
L’évolution de l’incidence de la pauvreté par sexe montre que dans l’ensemble, l’incidence de la pauvreté chez les femmes est passée de 40,5% (2001) à 33,4% (2007). Les ménages dirigés par les femmes dépensent plus d’argent que ceux dirigés par les hommes dans les postes suivants : logement (16,8%), l’éducation (6,2%) et les biens et services divers (5,1%). En ce qui concerne les travaux ménagers, l’écart est très élevé dans certaines tâches comme « faire la cuisine, servir le repas dans le ménage » où 36,6% de femmes le font contre 9% d’hommes, soit une différence de près de 28 points. Le taux d’alphabétisation des femmes s’est amélioré dans l’ensemble. Le rapport filles/garçons dans les écoles primaires est resté stable entre 2002/2003 et 2009/2010.
En santé, si l’on considère le sexe, 52,2% d’enfants de sexe masculin et 54,1% de sexe féminin ont reçu tous les vaccins. Entre 2006-2011, le risque de mortalité infantile est estimé à 62 pour mille naissances vivantes (‰); le risque de mortalité juvénile étant évalué, quant à lui à 63 ‰. Quant aux composantes de la mortalité infantile, elles se situent à 31 ‰ pour la mortalité néonatale et à 31 ‰ pour la mortalité post-natale. Globalement, le risque de mortalité infanto-juvénile, c’est-à-dire le risque de décès avant l’âge de cinq ans, est de 122 ‰ (122 enfants pour mille). Dans l’ensemble, les employés hommes sont majoritaires quel que soit le type d’entreprises et le statut dans l’emploi. Les femmes sont peu représentées dans les professions libérales notamment dans les métiers d’avocat, d’huissier, de médecin ou d’expert-comptable. La proportion des femmes fonctionnaires a augmenté entre 2006 et 2009.
Certaines professions restent fortement dominées par la gent masculine. La participation des femmes à la prise de décision est en nette augmentation depuis 2007. L’effectif des femmes dans le gouvernement, a connu une légère augmentation. Elles participent à l’action gouvernementale au travers des postes tels que ministre ou secrétaire d’État. Les femmes sont quasiment absentes dans les fonctions de commandement. Les femmes et les filles constituent les couches les plus vulnérables au Cameroun.
Mots Clés: Evaluation, Genre, Equité, ODD, Cameroun